Examen n°5
Les gardes sont sortis, précédés par le petit page. Créon et Antigone sont seuls l’un en face de l’autre.
CRÉON : -avais-tu parlé de ton projet à quelqu'un ?
ANTIGONE :- Non.
CRÉON :- As-tu rencontré quelqu'un sur ta route ?
ANTIGONE :- non, personne.
CRÉON : -Tu es bien sûre ?
ANTIGONE : -oui.
CRÉON : -Alors, écoute : tu vas rentrer chez toi, te coucher, dire que tu es malade, que tu n’es pas sortie
depuis hier. Ta nourrice dira comme toi. Je ferai disparaître ces trois hommes.
ANTIGONE : -Pourquoi ? Puisque vous savez que je recommencerai.
Un silence. Ils se regardent.
CRÉON : -Pourquoi as- tu tenté d’enterrer ton frère ?
ANTIGONE : -Je le devais.
CRÉON : -Je l’avais interdit.
ANTIGONE, doucement : -je le devais tout de même. Ceux qu’on n’enterre pas errent éternellement
sans jamais trouver de repos. Si mon frère vivant était rentré harassé d’une longue chasse, je lui aurais
enlevé ses chaussures, je lui aurais fait à manger, je lui aurais préparé son lit…Polynice aujourd'hui a
achevé sa chasse. Il rentre à la maison ou mon père et ma mère, et Étéocle l’attendent. Il a droit au repos.
CRÉON : -C’était un révolté et un traître, tu le savais.
ANTIGONE : -C’était mon frère.
ÉTUDE DE TEXTE : (10 pts)
1) a)- Quels sont les personnages vivants de la famille royale en présence dans ce passage ? (0.5 pt)
b)- Quel lien de parenté les unit-il ? (0.5 pt)
2) Relevez quatre noms de personnages morts dans l’extrait. (1 pt)
3) Relevez dans la première didascalie un indice qui annonce l’affrontement entre les deux personnages.
(0.5 pt)
4) Lequel des deux personnages mène le dialogue ? Quelle est son intention ? (1 pt)
5) « je ferai disparaître ces trois hommes.»
a)- Qui sont ces trois hommes ? (0.5 pt)
b)- Créon veut les faire disparaître parce que :
- Ils ont arrêté Antigone.
- Ils étaient témoins d’une scène.
- Ils ont aidé Antigone à enterrer son frère.
Recopiez la bonne réponse. (0.5 pt)
6) « je le devais. » / « Je vous l’avais interdit. »/ « Je le devais tout de même. »
À quoi renvoient « le « et « l’ » dans le texte ? (1 pt)
7) Justifiez l’emploi d’un temps du passé dans la dernière réplique : « C’était mon frère » (1 pt)
8) « Si mon frère vivant était rentré harassé d’une longue chasse, je lui aurais enlevé ses chaussures. »
a)- L’action exprimée dans cette réplique est : - réalisée – réalisable – irréalisable (0.5)
b)- Justifiez votre réponse en relevant deux indices relatifs au temps.
9) « Polynice aujourd'hui a achevé sa chasse. »
a)- Antigone veut dire que :
- son frère est mort.
- son frère est rentré de la chasse.
- son frère est chassé par Créon.
Recopiez la bonne réponse. (0.5 pt)
15
b)- la figure de style employée est :
- une hyperbole.
- une comparaison.
- un euphémisme.
Recopiez la bonne réponse. (0.5 pt)
10) Le comportement d’Antigone est-il punissable ? Dites pourquoi en une phrase. (1.5 Pt)
Correction de l’examen n°5
ÉTUDE DE TEXTE : (10 pts)
1)
a) Antigone et Créon.
b) Créon est l'oncle d'Antigone. Antigone est la nièce de Créon.
2)
« Étéocle », « Polynice », « mon père : Œdipe », « ma mère : Jocaste »
3)
- seuls l’un en face de l’autre.
4)
- C’est Créon qui mène le dialogue. Son intention est de sauver Antigone et de la convaincre de renoncer
à son geste.
5) « je ferai disparaître ces trois hommes.»
a)- Les gardes.
b)- Ils étaient témoins d’une scène.
6) « je le devais. » / « Je vous l’avais interdit. »/ « Je le devais tout de même. »
- « le » et « l’ » renvoient à l'enterrement du corps de Polynice.
7)
- Son frère est mort.
8) « Si mon frère vivant était rentré harassé d’une longue chasse, je lui aurais enlevé ses chaussures. »
a)- L’action exprimée dans cette réplique est irréalisable.
b) Si + était rentré (plus-que-parfait) aurais enlevé (conditionnel passé).
9) « Polynice aujourd'hui a achevé sa chasse. »
a)- Antigone veut dire que :
- son frère est mort.
b)- la figure de style employée est :
- un euphémisme.
10)
- Le comportement d'Antigone est naturel car elle le fait par devoir envers sa famille.
- Le comportement d'Antigone est punissable car elle a enfreint la loi de Créon : le roi.
Examen n°6
CRÉON
(…) Alors, écoute-moi bien. Tu es Antigone, tu es la fille d’Œdipe, soit, mais tu as vingt ans et il n’y a
pas longtemps encore tout cela se serait réglé par du pain sec et une paire de gifles. (Il la regarde,
souriant.) Te faire mourir ! Tu ne t’es pas regardée, moineau ! Tu es trop maigre. Grossis un peu, plutôt,
pour faire un gros garçon à Hémon. Thèbes en a besoin plus que de ta mort, je te l’assure. Tu vas rentrer
chez toi tout de suite, faire ce que je t’ai dit et te taire. Je me charge du silence des autres. Allez, va ! Et
ne me foudroie pas comme cela du regard. Tu me prends pour une brute, c’est entendu, et tu dois penser
que je suis décidément bien prosaïque. Mais je t’aime bien tout de même, avec ton sale caractère.
N’oublie pas que c’est moi qui t’ai fait cadeau de ta première poupée, il n’y a pas si longtemps.
Antigone ne répond pas. Elle va sortir. Il l’arrête.
CRÉON
Antigone ! C’est par cette porte qu’on regagne ta chambre. Où t’en vas-tu par-là ?
ANTIGONE, s’est arrêtée, elle lui répond doucement, sans forfanterie.
Vous le savez bien…
Un silence. Ils se regardent encore debout l’un en face de l’autre.
CRÉON, murmure, comme pour lui.
Quel jeu joues-tu ?
ANTIGONE
Je ne joue pas.
CRÉON
Tu ne comprends donc pas que si quelqu’un d’autre que ces trois brutes sait tout à l’heure ce que tu as
tenté de faire, je serai obligé de te faire mourir ? Si tu te tais maintenant, si tu renonces à cette folie, j’ai
une chance de te sauver, mais je ne l’aurai plus dans cinq minutes. Le comprends-tu ?
ÉTUDE DE TEXTE (10 points) :
Lisez attentivement le texte et répondez aux questions suivantes :
1. a) Qui est l’auteur du texte ?
b) À quel siècle a-t-il vécu ?
c) À quel genre appartient la pièce « Antigone » ?
d) Citez une autre œuvre du même auteur. (0,25 pt x 4)
2. Pour situer le texte dans l’œuvre, répondez à ces deux questions :
a) Combien de fois Antigone a-t-elle essayé d’enterrer son frère ? (0,5 pt)
b) À quel châtiment Antigone a-t-elle été condamnée ? (0,5 pt)
3. Pour quelle raison Créon demande-t-il à Antigone de grossir ? (1 pt)
4. Créon traite Antigone avec tendresse.
Justifiez cette affirmation par un énoncé du texte. (1 pt)
5. Quel souvenir d’enfance Créon rappelle-t-il à Antigone ? (1 pt)
6. Créon impose à Antigone deux conditions pour qu’il puisse la sauver. Dîtes lesquels ? (0,5 pts x 2)
7. « Et ne me foudroie pas comme cela du regard. »
Le mot souligné dans cet énoncé exprime un sentiment de :
- Tristesse. – Joie. – Colère.
Recopiez la bonne réponse. (1 pt)
8. « Tu vas rentrer chez toi tout de suite, faire ce que je t’ai dit et te taire. »
La figure de style employée dans cet énoncé est :
- Une métaphore. – Une énumération. Une antithèse.
Recopiez la bonne réponse. (1 pt)
17
9. Créon est prêt à se charger du silence des autres pour sauver Antigone.
À sa place, auriez-vous eu la même attitude ? Justifiez votre réponse (environ trois lignes). (1 pt)
10. Selon vous, lequel des deux personnages est le plus hostile (entêté), Antigone ou Créon ?
Justifiez votre réponse (environ quatre lignes). (1 pt)
PRODUCTION ÉCRITE (10 POINTS)
Sujet :
Certains pensent que les jeunes d’aujourd’hui sont plus ouverts et moins réservés que les jeunes
d’autrefois car ils expriment plus facilement leurs opinions et leurs sentiments que ce soit en famille ou
en société.
Partagez-vous cet avis ?
Développez votre point de vue (trente lignes maximum) en vous appuyant sur des arguments et sur des
exemp
Correction de l’examen n°6
ÉTUDE DE TEXTE : (10 points) :
1.
a) Jean Anouilh.
b) Le vingtième siècle.
c) tragédie moderne.
d) La sauvage / L’Hermine
2.
a) Deux fois.
b) La mort / La peine de mort / À mourir / À être enterrée vivante.
3.
Pour faire un bébé à Hémon. / Pour faire un gros garçon à Hémon.
4.
« Tu ne t’es pas regardée, moineau ! »
« Mais je t’aime bien tout de même »
« N’oublie pas que c’est moi qui t’ai fait cadeau de ta première poupée »
5.
C’est lui qui lui a offert sa première poupée.
6.
-Regagner sa chambre et se taire.
-Renoncer à sa folie (son projet d’enterrer son frère).
7.
Un sentiment de colère.
8.
Une énumération.
9.
Exemple : Non, car, se charger du silence des autres, veut dire : tuer les gardes, des innocents qui n’ont
fait que le travail demandé. D’autres solutions seraient moins catastrophiques comme le fait de prétendre
qu’Antigone est folle ou qu’elle perturbée par la mort de ses parents et de ses deux frères.
10.
Exemple : Je pense qu’Antigone est le personnage le plus entêté car elle refuse de renoncer à son projet
d’enterrer son frère malgré toutes les explications et les arguments présentés par Créon. Elle est obstinée
et se dresse contre son oncle qui a une attitude paternelle envers elle.
Examen n°7
CRÉON : Pourquoi fais-tu ce geste, alors ? Pour les autres, pour ceux qui y croient ? Pour les dresser
contre moi ?
ANTIGONE : Non.
CRÉON : Ni pour les autres, ni pour ton frère ? Pour qui alors ?
ANTIGONE : Pour personne. Pour moi.
CRÉON, la regarde en silence : Tu as donc bien envie de mourir ? Tu as l’air d’un petit gibier pris.
ANTIGONE : Ne vous attendrissez pas sur moi. Faites comme moi. Faites ce que vous avez à faire.
Mais si vous êtes un être humain, faites-le vite. Voilà tout ce que je vous demande. Je n’aurai pas du
courage éternellement, c’est vrai.
CRÉON, se rapproche : Je veux te sauver, Antigone.
ANTIGONE : Vous êtes le roi, vous pouvez tout, mais cela, vous ne le pouvez pas.
CRÉON : Tu crois ?
ANTIGONE : Ni me sauver, ni me contraindre.
CRÉON : Orgueilleuse ! Petite Œdipe !
ANTIGONE : Vous pouvez seulement me faire mourir.
CRÉON : Et si je te fais torturer ?
ANTIGONE : Pourquoi ? Pour que je pleure, que je demande grâce, pour que je jure tout ce qu’on
voudra, et que je recommence après, quand je n’aurai plus mal ?
CRÉON, lui serre le bras : Écoute-moi bien. J’ai le mauvais rôle, c’est entendu, et tu as le bon. Et tu le
sens. Mais n’en profite tout de même pas trop, petite peste… Si j’étais une bonne brute ordinaire de
tyran, il y aurait déjà longtemps qu’on t’aurait arraché la langue, tiré les membres aux tenailles, ou jeté
dans un trou. Mais tu vois dans mes yeux quelque chose qui hésite, tu vois que je te laisse parler au lieu
d’appeler mes soldats ; alors, tu nargues, tu attaques tant que tu peux. Où veux-tu en venir, petite furie ?
ANTIGONE : Lâchez-moi. Vous me faites mal au bras avec votre main.
CRÉON, qui serre plus fort : Non. Moi, je suis le plus fort comme cela, j’en profite aussi.
ANTIGONE, pousse un petit cri : Aïe !
CRÉON, dont les yeux rient : C’est peut-être ce que je devrais faire après tout, tout simplement, te tordre
le poignet, te tirer les cheveux comme on fait aux filles dans les jeux. (Il la regarde encore. Il redevient
grave. Il lui dit tout près.) Je suis ton oncle, c’est entendu, mais nous ne sommes pas tendres les uns pour
les autres, dans la famille. Cela ne te semble pas drôle, tout de même, ce roi bafoué qui t’écoute, ce vieil
homme qui peut tout et qui en a vu tuer d’autres, je t’assure, et d’aussi attendrissants que toi, et qui est
là, à se donner toute cette peine pour essayer de t’empêcher de mourir ?
ANTIGONE, après un temps : Vous serrez trop, maintenant. Cela ne me fait même plus mal. Je n’ai
plus de bras.
CRÉON, la regarde et la lâche avec un petit sourire. Il murmure.
Dieu sait pourtant si j’ai autre chose à faire aujourd'hui, mais je vais tout de même perdre le temps qu’il
faudra et te sauver, petite peste. (Il la fait asseoir sur une chaise au milieu de la pièce. Il enlève sa veste,
il s’avance vers elle, lourd, puissant, en bras de chemise.) Au lendemain d’une révolution ratée, il y a du
pain sur la planche, je te l’assure. Mais les affaires urgentes attendront. Je ne veux pas te laisser mourir dans une histoire de politique. Tu vaux mieux que cela.
ÉTUDE DE TEXTE : (10 POINTS)
Relisez le texte et répondez aux questions suivantes :
1) Jean Anouilh est un dramaturge français.
- Quand et où est-il né ? (0,25 x 2)
- Citez une de ses œuvres autres que « Antigone » (0,5)
- Quand et où est-il mort ? (0,25 x 2)
Pour répondre, vous pouvez choisir parmi les informations suivantes : (1905, 1910, 1980, 1987), à Paris,
à Bordeaux, à Genève, à Lausanne, « La sauvage», « Les misérables».
2) Dans quel genre littéraire classe-t-on la pièce «Antigone» de Jean Anouilh ? Pourquoi ? (1 pt)
3) « CRÉON : Pourquoi fais-tu ce geste, alors ? »
D'après votre lecture de l’œuvre, de quel geste parle Créon dans cette réplique ? (1 pt)
4) -Relevez dans le texte une phrase qui montre l’entêtement et la détermination d’Antigone. (1 pt)
5) -a-Relevez dans le texte une didascalie qui montre la colère de Créon
-b-Quelle est la raison de sa colère. (1 pt)
6) « je n’ai plus de bras »
a- De quelle figure du style s’agit-il ? Justifiez votre réponse.
b- Quelle idée met-elle en relief ? (1,5 pt)
7) Relevez dans le texte deux mots ou expressions appartenant au champ lexical de « la violence » (1
pt)
8) D'après votre lecture de l’œuvre ; Créon a-t-il réussi à convaincre Antigone de renoncer à son projet
? Justifiez votre réponse. (1 pt)
9) À la lecture de ce passage, qui selon vous est en position de force : Créon le roi ou Antigone ? Justifiez
votre réponse. (1 pt)
PRODUCTION ECRITE : (10 POINTS)
Sujet :
Dans ce texte, Créon est en colère, il recourt à la violence à l’encontre d’Antigone.
Approuvez-vous ce comportement ?
Rédigez un texte dans lequel vous exposez votre point de vue sur le sujet.
Correction de l’examen n°7
ÉTUDE DE TEXTE : (10 POINTS)
1) Jean Anouilh est un dramaturge français.
-Il est né en 1910 à Bordeaux.
-La Sauvage.
-Il est mort en 1987 à Lausanne.
2)
-Antigone est une tragédie moderne.
-Car il y a la fatalité et le dénouement est funeste puisque trois personnages vont mourir.
3) « CRÉON : Pourquoi fais-tu ce geste, alors ? »
-Il s’agit de l’enterrement de Polynice, le frère d’Antigone.
4)
-« Vous pouvez seulement me faire mourir. »
-« Faites comme moi. Faites ce que vous avez à faire. »
-« Ni me sauver, ni me contraindre. »
-« je recommence après, quand je n’aurai plus mal ? »
5)
-a- « lui serre le bras » / « qui serre plus fort »
-b- C’est l’entêtement d’Antigone et sa détermination à refaire son geste.
6) « je n’ai plus de bras »
a- Une hyperbole
b- L’idée de l’insensibilité à la douleur.
-Antigone veut montrer qu’elle ne souffre plus, qu’elle est devenue insensible à la douleur.
7)
« Faire mourir » / « torturer » / « faire mal » / « serrer le bras » / « tordre le poignet » / « tirer les cheveux» / « arracher la langue » / « tirer les membres aux tenailles », …
8)
-Exemple : Non, Créon n’a pas réussi à convaincre Antigone car elle ne veut pas renoncer à son projet.
Ainsi, le roi, sous la pression de la foule, sera obligé de la faire mourir.
9)
-Exemple : À mon avis, c’est Antigone qui est en position de force car elle se montre décidée et pousse
le roi à la faire mourir alors que ce dernier tente désespérément de la sauver.
Examen n°8
ANTIGONE
Lâchez-moi. Vous me faites mal au bras avec votre main.
CRÉON, qui serre plus fort.
Non. Moi, je suis le plus fort comme cela, j’en profite aussi.
ANTIGONE, pousse un petit cri.
Aïe!
CRÉON, dont les yeux rient.
C’est peut-être ce que je devrais faire après tout, tout simplement, te tordre le poignet, te tirer les cheveux
comme on fait aux filles dans les jeux. (Il la regarde encore. Il redevient grave. Il lui dit tout près.) Je
suis ton oncle, c’est entendu, mais nous ne sommes pas tendres les uns pour les autres, dans la famille.
Cela ne te semble pas drôle, tout de même, ce roi bafoué qui t’écoute, ce vieil homme (…) qui est là, à
se donner toute cette peine pour essayer de t’empêcher de mourir ?
ANTIGONE, après un temps.
Vous serrez trop, maintenant. Cela ne me fait même plus mal. Je n’ai plus de bras.
CRÉON, la regarde et la lâche avec un petit sourire. Il murmure.
Dieu sait pourtant si j’ai autre chose à faire aujourd'hui, mais je vais tout de même perdre le temps qu’il
faudra et te sauver, petite peste. (Il la fait asseoir sur une chaise au milieu de la pièce. Il enlève sa veste,
il s’avance vers elle, lourd, puissant, en bras de chemise.) Au lendemain d’une révolution ratée, il y a
du pain sur la planche. Mais les affaires urgentes attendront. Je ne veux pas te laisser mourir dans une
histoire de politique. Tu vaux mieux que cela. (…) Tu crois que cela ne me dégoûte pas autant que toi, cette viande qui pourrit au soleil ? Le soir, quand le vent vient de la mer, on la sent déjà du palais. Cela
me soulève le cœur. Pourtant, je ne vais même pas fermer ma fenêtre. C’est ignoble, et je peux même le dire à toi, c’est bête, monstrueusement bête, mais il faut que tout Thèbes sente cela pendant quelque temps. Tu penses bien que je l’aurais fait enterrer, ton frère, ne fût-ce que pour l’hygiène ! Mais pour que les brutes que je gouverne comprennent, il faut que cela pue le cadavre de Polynice dans toute la ville, pendant un mois.
ANTIGONE
Vous êtes odieux !
ÉTUDE DE TEXTE : (10 POINTS)
A. CONTEXTUALISATION DU TEXTE :
1) Complétez le tableau suivant après l’avoir reproduit sur votre copie : (0,25x4)
Le titre de l’œuvre dont on a extrait ce texte : ………………………………..
Le nom de l’auteur : ………………………………..
Le genre littéraire : ………………………………..
Le siècle : ………………………………..
2) a- Quel lien de parenté unit Antigone à Créon ? (0,5)
b- Précisez l’acte commis par Antigone et qui a provoqué la colère de Créon. (0,5)
B. ANALYSE DU TEXTE :
3) a- Pourquoi Antigone demande-t-elle à Créon de la lâcher ?(0,5)
b- Face à cette réaction d’Antigone, Créon a-t-il éprouvé un sentiment de regret, de supériorité ou de
sympathie ? (0,5)
4) Créon veut-il punir Antigone ou au contraire lui sauver la vie ?(0,5)
Justifiez votre réponse en relevant une expression dans sa 2ème réplique. (0,5)
5) Dites si la proposition suivante est vraie ou fausse : « Créon est convaincu d’être toujours un chef
d’Etat respecté. »
Justifiez votre réponse en relevant une expression dans sa 2ème réplique. (1)
6) « Il y a du pain sur la planche ». Cette phrase, appartenant au niveau de langue familière, veut dire
que :
a- Créon a beaucoup de travail devant lui ;
b- Créon a assez de pain pour son peuple ;
c- Créon prépare du pain sur une planche. (0,5)
7) a- En parlant du corps sans vie dans sa dernière tirade, Créon a-t-il employé une tonalité laudative
(valorisante) ou péjorative (dévalorisante) ? (0,5)
b- Relevez une phrase qui justifie votre réponse. (0,5)
8) Dans la liste ci-dessous, relevez deux sentiments que révèle la dernière réplique d’Antigone vis-à-vis
de Créon :
Le mépris - La peur - La jalousie - La colère - La satisfaction - L’admiration. (0,5 x 2)
C. RÉACTION PERSONNELLE FACE AU TEXTE :
9) Doit-on utiliser la violence pour convaincre quelqu'un ? Justifiez brièvement votre point de vue. (1)
10) Selon vous, faut-il favoriser ses proches (leur accorder un avantage) lorsqu'on occupe un poste de
responsabilité ? Dites brièvement pourquoi. (0,5 x 2)
Correction de l’examen n°8
ÉTUDE DE TEXTE : (10 POINTS)
A. CONTEXTUALISATION DU TEXTE :
1) Le titre de l’œuvre dont on a extrait ce texte : Antigone
Le nom de l’auteur : Jean Anouilh
Le genre littéraire : Tragédie moderne
Le siècle : 20ème siècle
2)
a-Antigone est la nièce de Créon / Créon est l’oncle d’Antigone.
b-Antigone a tenté d’enterrer le cadavre de son frère Polynice malgré l’interdiction du roi Créon.
B. ANALYSE DU TEXTE :
3)
a- Car Créon serre très fort le bras d’Antigone et il lui fait mal.
b- Créon a éprouvé un sentiment de supériorité.
4)
Créon veut sauver la vie d’Antigone.
Justification : « … ce vieil homme (…) qui est là, à se donner toute cette peine pour essayer de
t’empêcher de mourir ? »
5)
« Créon est convaincu d’être toujours un chef d’Etat respecté. »
La proposition est fausse.
Justification : « … ce roi bafoué qui t’écoute ».
6)
« Il y a du pain sur la planche » veut dire que :
Créon a beaucoup de travail devant lui.
7)
a- Une tonalité péjorative.
b- « Tu crois que cela ne me dégoûte pas autant que toi, cette viande qui pourrit au soleil ? »
8)
Le mépris et la colère.
C. RÉACTION PERSONNELLE FACE AU TEXTE :
9)
Non, on ne doit pas utiliser la violence pour convaincre quelqu'un car cette méthode ne donnera aucun
résultat. On doit, au contraire, présenter des arguments qui amèneront l’interlocuteur à adhérer au point
de vue ou, du moins, l’inciter à réfléchir.
10)
Selon moi, il ne faut pas favoriser ses proches car c’est un acte hors la loi. De plus, la responsabilité
exige l’honnêteté, la compétence et la bonne gouvernance.
22
Examen n°9
ANTIGONE, (secoue la tête) : Je ne veux pas comprendre, C'est bon pour vous. Moi je suis là pour
autre chose que pour comprendre. Je suis là pour vous dire non et pour mourir.
CRÉON : C'est facile de dire non !
ANTIGONE : Pas toujours.
CRÉON : Pour dire oui, il faut suer1 et retrousser ses manches, empoigner la vie à pleines mains et s'en
mettre jusqu'aux coudes. C'est facile de dire non, même si on doit mourir, Il n'y a qu'à ne pas bouger et
attendre. Attendre pour vivre, attendre même pour qu'on vous tue. C'est trop lâche. C'est une invention
des hommes. Tu imagines un monde où les arbres aussi auraient dit non contre la sève2, où les bêtes
auraient dit non contre l'instinct de la chasse ou de l’amour ? Les bêtes, elles au moins, sont bonnes et
simples et dures. Elles vont, se poussant les unes après les autres, courageusement, sur Je même chemin,
et si elles tombent, les autres passent et il peut s'en perdre autant que l'on veut, il en restera toujours une
de chaque espèce prête à refaire des petits et à reprendre Je même chemin avec le même courage, toute
pareille à celles qui sont passées avant.
ANTIGONE : Quel rêve, hein, pour un roi, des bêtes ! Ce serait si simple.
(Un silence, Créon la regarde)
CRÉON : Tu me méprises, n'est-ce pas ? (Elle ne-répond pas, il continue comme pour lui) C'est drôle.
(…) (Il a pris sa tête dans ses mains. On sent qu'il est à bout de forces.)
Écoute-moi tout de même pour la dernière fois, Mon rôle n'est pas bon, mais c'est mon rôle et je vais te
faire tuer. Seulement, avant, je veux que toi aussi tu sois bien sûre du tien. Tu sais pourquoi tu vas
mourir, Antigone ? Tu sais au bas de quelle histoire tu vas signer pour toujours ton petit nom sanglant ?
ANTIGONE : Quelle histoire ?
CRÉON : Celle d'Étéocle et de Polynice, celle de tes frères. Non, tu crois la savoir, tu ne la sais pas.
Personne ne la sait dans Thèbes, que moi. Mais Il me semble que toi, ce matin, tu as aussi le droit de
l'apprendre. (Il rêve un temps, la tête dans ses mains, accoudé sur ses genoux. On l'entend murmurer).
Ce n'est pas bien beau, tu vas voir. (Et il commence sourdement sans regarder Antigone). Que te
rappelles¬-tu de tes frères, d’abord ? Deux compagnons de jeux qui te méprisaient sans doute, qui te
cassaient tes poupées, se chuchotant éternellement des mystères à l'oreille l'un de l'autre pour te faire
enrager3 ?
ANTIGONE : C'étaient des grands.
1) Suer : dégager de la sueur lors d’un effort physique, de chaleur … Ici, fournir beaucoup d’effort, travailler dur.
2) La sève : liquide vital circulant dans les plantes et les arbres.
3) Enrager quelqu'un : le rendre furieux, l’irriter, le mettre en colère.
ÉTUDE DE TEXTE : (10 POINTS)
A. CONTEXTUALISATION :
1. Complétez ce texte de présentation et recopiez-le en tenant compte des indications suivantes : date
d’écriture, nom du père, genre théâtral, nom du dramaturge. (0,25x4)
Antigone est une ………………… moderne écrite au ……………… siècle par le dramaturge français………………… . Cette pièce représente le destin malheureux d’Antigone, fille de Jocaste et d’………….
2. Pour situer le texte dans l’œuvre, répondez aux questions suivantes :
a. Pourquoi Antigone a-t-elle été prise et ramenée au palais par les gardes de Créon ? (0,5)
b. En accomplissant cet acte, Antigone savait-elle qu’elle risque la peine de mort ? (0,5)
B. ANALYSE DU TEXTE :
3. Lisez la première réplique d’Antigone, puis répondez aux questions suivantes :
a. Quel type de phrases Antigone y emploie-t-elle ? (0,25)
b. En employant ce type de phrases, Antigone est-elle une fille hésitante, décidée ou indifférente ? (0,5)
c. Quelle didascalie (indication scénique) vient appuyer cette attitude d’Antigone ? (0,25)
4. Dans son face à face avec Antigone, Créon défend l’idée selon laquelle il n’est pas facile de dire « oui
».
a- Dites si cette idée est vraie ou fausse. (0,5)
b- Justifiez votre réponse par une expression relevée dans la première tirade de Créon. (0,5)
5. a - Pour convaincre sa nièce, Créon recourt à des exemples liés à la nature. Relevez un de ces
exemples. (0,5)
b - Utilise-t-il ces exemples pour illustrer l’importance de la vie, la beauté de la nature ou la nécessité
de mourir ? (0,5)
6. Antigone adopte une attitude méprisante vis-à-vis de son oncle Créon.
a. Relevez dans sa réplique une expression qui montre cette attitude. (0,5)
b. Dans cette même réplique, Antigone parle-t-elle à son oncle sur un ton ironique, pathétique ou lyrique
? (0,5)
7. « Mon rôle n’est pas bon, mais c’est mon rôle et je vais te faire tuer ».
a. De quel rôle parle Créon ici ? (0,5)
b. Réécrivez tout l’énoncé en employant un moyen de concession convenable. (0,5)
8. a - Créon donne-t-il une image valorisante ou dévalorisante des deux frères d’Antigone ? (0,5)
b - Pour quelle raison Créon parle-t-il de cette façon des deux frères ? (0,5)
C. RÉACTIONS PERSONNELLES FACE AU TEXTE :
9. Êtes-vous d’accord avec cette façon dont Antigone s’adresse à son oncle dans ce texte ? Justifiez votre
avis par un argument personnel. (0,5 x 2)
10. À qui des deux personnages donneriez-vous raison dans cet extrait ? Justifiez votre point de vue par
un argument pertinent. (0,5 x 2)
PRODUCTION ÉCRITE : (10 points)
Sujet : Certains jeunes pensent que les meilleurs parents sont ceux qui accordent une liberté totale à
leurs enfants et qui n’interviennent pas dans leur vie pour les orienter ou les conseiller. Êtes-vous
d’accord avec cette opinion ? Rédigez un texte dans lequel vous développez votre point de vue à l’aide d’arguments et des exemples précis.
Correction de l’examen n°9
ÉTUDE DE TEXTE : (10 POINTS)
A. CONTEXTUALISATION :
1.
Antigone est une tragédie moderne écrite au 20ème siècle par le dramaturge français Jean Anouilh. Cette
pièce représente le destin malheureux d’Antigone, fille de Jocaste et d’Œdipe.
2.
a. Antigone a été arrêtée par les gardes alors qu’elle tentait d’enterrer le cadavre de son frère Polynice.
b. Oui, Antigone savait qu’elle risquait la peine de mort car elle avait violé la loi décrétée par Créon.
B. ANALYSE DU TEXTE :
3.
a.Des phrases déclaratives négatives.
b. Antigone est une fille décidée.
c. Secoue la tête.
4.
a.Cette idée est vraie.
b. « Pour dire oui, il faut suer et retrousser ses manches … »
5.
a - « Tu imagines un monde où les arbres aussi auraient dit non contre la sève ».
b -Pour illustrer l’importance de la vie.
6. .
a. -« Quel rêve, hein, pour un roi, des bêtes ! »
b. -Antigone parle à son oncle sur un ton ironique.
7.
a. Son rôle de roi : il doit appliquer les lois.
b. « Certes, mon rôle n’est pas bon, mais c’est mon rôle et je vais te faire tuer ».
8.
a -Créon donne une image dévalorisante des deux frères d’Antigone.
b - Créon veut montrer à Antigone que ses frères ne méritent pas qu'elle se sacrifie pour eux.
C. RÉACTIONS PERSONNELLES FACE AU TEXTE :
9.
-Exemple : Je ne suis pas d’accord avec la façon dont Antigone s'adresse à Créon. D'abord, c'est son
oncle, le frère de sa mère, il mérite une certaine considération de la part d'une adolescente de dix-huit
ans. Ensuite, Créon est le roi de Thèbes mais sa nièce ne montre aucun respect ni pour son rang ni pour son âge.
10.
-Exemple : Je donne raison à Créon qui a essayé de convaincre Antigone, par divers arguments, de
l'importance de la vie et de la nécessité de savoir pour quelle raison absurde elle désire la mort. De plus, De plus, Créon se montre sage et affectueux et ne réagit pas au comportement méprisant de sa nièce.