Casablanca (session : Juin 2010)
Texte :
Elle (ma mère) tira de sa robe une chaînette de cuivre rongée de vert-de-gris et me la tendit : — Ajoute ceci à tes merveilles, me dit-
elle.
La chaînette délicatement travaillée absorba mon attention. Je la contemplai longtemps. Je décidai de la nettoyer. Je savais transformer
le cuivre, cette vile matière, en or pur. Je sortis sur le palier. Dans une boîte de conserves cabossée, je découvris du sable fin qui servait au nettoyage des tables rondes et des plateaux à thé. Je m'attelai à l'ouvrage activement. J'en avais mal aux doigts quand le résultat attendu parut à mes yeux. J'effectuai de nombreux rinçages dans un seau d'eau noirâtre où nageait un petit balai de doum.
Ma chaîne se changea en bijou d'or. Je l'enroulai autour de mon poignet pour en admirer l'effet : je la tenais par les deux bouts, me
l'appliquais sur la poitrine, sur le front, je m'en faisais un bracelet. Je sortis ma Boîte. J'étalai toutes mes richesses sur une couverture.
Les plus humbles de mes boutons et de mes clous, par une opération de magie dont j’avais seul le secret, se muèrent en joyaux.
Absorbé dans la contemplation de mes trésors, je n'avais pas vu entrer le chat de Zineb. Il ronronna tout contre moi. Je ne le craignais
pas. Je décidai de l'associer à ma joie, de lui ouvrir les portes de mon univers. Il s'intéressa gravement à mes discours, allongea la patte pour toucher mon cabochon de verre taillé, regarda avec étonnement ma chaîne d'or. Je lui en fis un collier. Il se montra d'abord tout fier. Il essaya ensuite de l'arracher. Elle ne céda pas à ses coups de griffes. Il se mit en colère ; s'affola et partit en flèche, la queue hérissée, les yeux dilatés d'inquiétude. Je courus derrière lui pour récupérer mon bien. Le maudit chat resta sourd à mes appels. Il ne voulait rien avoir de commun avec moi, il grimpait les marches de l'escalier, crachait des menaces. J'alertai ma mère, demandai secours à Fatma Bziouya, à Rahma et même à mon ennemie Zineb, la propriétaire de ce démon quadrupède.
Tout le monde se précipita sur la terrasse mais le chat, ne sachant pas pourquoi on le poursuivait, s'usait les griffes à grimper le long d'un mur d'une hauteur vertigineuse. J'étais furieux contre le chat. Les femmes essayèrent de me consoler.
- Il reviendra ce soir, Zineb te rendra ta chaîne.
Zineb! Zineb! C'était elle qui l'avait chargé de venir se frotter contre moi, abuser de ma gentillesse et me voler mon plus beau bijou. Je
suffoquais de colère et d'indignation. Ma rage se déchaîna ; je me précipitai sur Zineb. Je lui enfonçai les ongles dans les joues, lui arrachai les cheveux par touffes, lui envoyai de formidables coups de pieds dans le ventre. Elle se défendit, la brute, avec violence, me tira les oreilles, me renversa par terre, me marcha sur la poitrine. Les femmes criaient, essayaient de nous séparer et recevaient des coups de poing et des coups de tête des deux adversaires.
Enfin, ma mère réussit à me maîtriser. Elle m'amena dans la chambre, me plongea la tête dans un seau d'eau, m'essuya le visage avec un torchon et m'intima l'ordre de me coucher .La poitrine encore secouée de sanglots, je m'endormis presque immédiatement.
I. ÉTUDE DE TEXTE, 10 points :
1. Recopiez et complétez le tableau suivant : 1 point
Titre de l'oeuvre
Auteur
Genre
Deux autres titres du même auteur
2. Situez le passage par rapport à ce qui précède. 1 point
3. « Ajoute ceci à tes merveilles » dit la mère
a- De quelles merveilles s'agit-il ? b- Que représentent-elles pour l'enfant ? 1 point
4. Sidi Mohammed attribue au chat trois sentiments. Nommez-les. 1 point
5. Comment l'enfant interprète-t-il la fuite du chat ? 1 point
6. Relevez deux indices qui montrent que l'enfant caractérise le chat de manière négative. 1 point
7. Les deux enfants échangent des coups avec la même violence. Relevez les deux phrases qui le montrent. 1 point
8. « Le chat...s'usait les griffes à grimper le long d'un mur d'une hauteur vertigineuse. » Nommez la figure de style contenue dans cet énoncé. 1
point
9. Quelle réaction du chat cette figure de style traduit-elle ? 1 point
10. D'après votre lecture de l'oeuvre, la réaction de Sidi Mohammed dans ce passage correspond-elle à son caractère et à ses habitudes ? Justifiez
votre réponse. 1 point
II. PRODUCTION ÉCRITE, 10 points :
Sujet :
Dans ce passage, Sidi Mohammed a usé de la violence pour régler ses problèmes avec Zineb. Pensez-vous que le recours à la violence
soit le moyen le plus efficace pour résoudre les problèmes de la vie quotidienne ?
Répondez à cette question dans un écrit argumenté illustré d'exemples précis.
Tadla-Azilal (Session : juin 2010)
Texte :
Ma mère et son amie se remirent à parler de Rahma, la femme du fabricant de charrues, de Fatma Bziouya et de tante Kenza la voyante.
Ma mère racontait sa réconciliation avec sa voisine du premier étage, l'escapade de Zineb, le repas offert aux pauvres. Elle faisait l'éloge de Rahma. Elle regrettait son moment de mauvaise humeur qui avait provoqué la dispute. Rahma devenait une charmante jeune femme, si serviable!Si honnête!...
- Et puis, dit ma mère, elle est si jolie ! Toujours souriante, toujours vive. Son mari peut remercier Dieu de lui avoir fait présent d'une brune si délicieuse. N'aimes-tu pas cette peau hâlée au grain si fin, ces grands yeux qui rient ? N'est-ce pas qu'elle possède une jolie bouche aux lèvres
fermes, un peu boudeuses ?
Lalla Aïcha approuvait, opinait du chef, soupirait de contentement.
Mais ma mère enchaînait déjà :
- Fatima, ma voisine d'en face, n'a pas été non plus oubliée par le Créateur. De jolis yeux noyés de douceur ! Des sourcils d'une courbe parfaite !
Un teint ambré ! Mais je n'aime pas le tatouage de son menton.
- Elle a, en outre, l'agrément de sa jeunesse, ajouta l'amie.
Immobile dans mon coin, j'écoutais. Je m'étonnais d'entendre ma mère rendre justice à la beauté de nos deux voisines. Cette beauté je la sentais, mais je ne pouvais la traduire par des formules concrètes. J’étais reconnaissant à ma mère d'exprimer, avec des termes précis, ce qui flottait dans mon imagination sous forme d'images vagues, confuses, inachevées.
I. Compréhension : (10 points)
1) Recopiez et complétez le tableau suivant : (1 pt)
Titre de l’oeuvre Auteur Siècle (époque) Genre littéraire
2) La mère du narrateur et son amie parlent essentiellement de deux personnages. Lesquels ? (1 pt)
3) Recopiez et complétez le tableau suivant : (1 pt)
Personnage décrit Passage correspondant
- ->« Elle faisait l’éloge *……+
un peu boudeuses ? »
-Fatma ->
4) Lisez le passage : « Elle faisait l’éloge… un peu boudeuses ? » (Lignes 4 à 10) (1 pt)
a). Relevez un mot décrivant le physique du personnage.
b). Relevez un mot décrivant le comportement ou le caractère du personnage.
5) Observez la phrase suivante : (1 pt) «..ces grands yeux qui rient? »
a). La figure employée dans cette phrase est: A- une comparaison B- une personnification C- une antithèse
Choisissez la bonne réponse.
b). Le jugement porté sur le personnage décrit, est-il favorable ou défavorable ?
6) Quelle est la réaction de Lalla Aicha aux propos (paroles) de son amie ? Justifiez votre réponse à partir du texte. (1 pt)
7) Lisez les lignes de 13 à 15 et : (1 pt)
a). Relevez une phrase comportant une caractérisation valorisante du personnage décrit.
b). Relevez une phrase comportant une appréciation dévalorisante du personnage décrit.
8) Sur quel aspect la mère insiste-t-elle en décrivant les deux personnages ? Justifiez votre réponse à partir du dernier paragraphe. (1 pt)
9) Le narrateur approuve-t-il le jugement de sa mère ? Justifiez (1pt)
10) Quelle valeur le narrateur cherche-t-il essentiellement à nous communiquer ? (1pt)
A. Le respect des parents B. Le respect d’une éducation traditionnelle C. Le bon voisinage (recopiez la bonne réponse)
II. Production écrite : (10 points)
Sujet:
Certaines personnes trouvent du plaisir à dire du mal des autres. Qu’en pensez-vous.
Rédigez un texte dans lequel vous donnez votre point de vue en le justifiant par des arguments précis.
Souss-Massa-Daraa (session : Juin 2010)
Texte :
Brusquement, mon père me déposa à terre et disparut dans la foule. Son absence dura. Des cris s’élevèrent à l’autre bout du souk. Ils dominaient le tumulte, éclataient comme un orage. De grandes ondulations parcoururent cette mer humaine. Des explosions de colère fusaient çà et là, reprenaient quelques pas plus loin, se transformaient en tintamarre.
Voici que tous les gens du souk se mirent à courir ; Fatma Bziouya et ma mère répétaient « Allah ! Allah ! », se plaignaient à haute voix de leurs douleurs de pieds que la foule écrasait, essayaient de retenir leurs Haïks emportés par le courant.
Enfin, passèrent mon père et le courtier se tenant mutuellement par le collet. Le souk leur faisait cortège. Les deux hommes avaient les yeux rouges et de l’écume au coin des lèvres. Mon père avait perdu son turban et le dellal avait une tache de sang sur la joue.
Ils s’en allèrent suivis par les badauds.
Ma mère, la voisine et moi, nous nous mîmes à pleurer bruyamment. Nous nous précipitâmes au hasard, à leur poursuite. Nous débouchâmes au
souk des fruits secs. Aucune trace des deux antagonistes ni de leur cortège. Je m’attendis à voir des rues désertes, des étalages abandonnés, des turbans et des babouches perdus dans la panique générale. Je fus déçu. Aucune trace de la bagarre n’avait marqué ces lieux. On vendait et on achetait, on plaisantait et de mauvais garnements poussaient l’indifférence jusqu’à chanter des refrains à la mode.
Notre tristesse devenait étouffante dans cette atmosphère. Nous sentions tout notre isolement. Ma mère décida de rentrer.
Il ne sert à rien, ajouta-t-elle, de courir dans toutes les directions. Rentrons pour attendre et pour pleurer.
I. Compréhension : (10 pts)
1) Recopiez et complétez le tableau suivant :
Titre de l’oeuvre Auteur Genre Époque
2) Quelle est l’origine de la bagarre entre le père et le courtier (le dellal) ?
3) Relevez dans le texte un indice qui montre que le narrateur est un enfant.
4) Dans la liste suivante, quels sont les deux mots qui n’appartiennent pas au champ lexical du bruit ?
Cris ; ondulation ; tintamarre ; tumulte ; turban ; explosion.
5) Relevez dans le 1er paragraphe : A. Une métaphore. B. Une comparaison.
6) Il ne sert à rien, ajouta-t-elle, de courir dans toutes les directions. Rentrons pour attendre et pour pleurer.
A. Ce passage est-il : au discours direct ? B. Discours indirect ? C. Au discours indirect libre ?
7) Dans ce texte, il ya :
A. Plus de narration que de description.
B. Plus de description que de narration. Recopiez la bonne réponse et justifiez-la.
8) La foule leur faisait cortège. Cette phrase signifie que :
A. La foule les empêchait d’avancer. B. La foule les suivait. C. La foule les ignorait. Recopiez la bonne réponse.
9) Que pensez-vous de l’utilisation des mots arabes tels que Haïks dellal dans le texte ?
10) Quel sentiment ressentez-vous à la lecture de ce récit ? Exprimez les raisons de votre réaction.
II. Production écrite : (10 pts)
Sujet :
« Personnellement diriez-vous que vous vous entendez avec vos parents : très bien, assez bien, pas très bien, pas du tout ? »
Vous exprimerez votre jugement en vous appuyant sur des arguments précis.
El Jadida (session : Juin 2010)
Texte :
Me voila devenu un homme ! J’étais complètement réveillé. J’avais hâte de partir à l’école. Les vêtements, les chaussures, tout était neuf. Plein de dignité et d’assurance, je précédai mon père dans l’escalier.
La lumière brillait à toutes les fenêtres de la maison. Hommes et femmes commençaient l’année dans l’activité. Ceux qui resteraient au lit un matin comme celui-ci se sentiraient, durant douze mois, indolents, paresseux. L’appel d’un mendiant nous arrivait de la rue. J’entendais le bruit de sa canne. C’était sûrement un aveugle.
Je perdais mes babouches tous les trois pas. Mes parents voyaient grand. Ni les vêtements, ni les chaussures n’étaient à ma taille. Mais j’étais heureux. Une fois dans la rue, mon père me glissa dans la main une pièce de cinq francs et me mit entre les bras le cierge dont nous avions fait l’acquisition. C’étaient mes cadeaux de nouvel an pour le maître d’école.
Les passants que nous rencontrions me souriaient avec bienveillance. Les boutiques étaient ouvertes, les rues éclairées. Je faisais de terribles efforts pour retenir mes babouches. De loin, j’aperçus les fenêtres à auvents de notre école.
Je faillis lâcher mon cierge d’enthousiasme. Des grappes de lumière pendaient et transformaient cette façade habituellement triste et poussiéreuse en un décor de féerie. Les lampes à huile, diversement colorées, scintillaient et par leur seule présence créaient un climat raffiné de fête et de joie. Je hâtais le pas. Les voix des élèves montaient claires dans la fraîcheur du matin. Elles rivalisaient de gaîté avec les dizaines de petites flammes qui dansaient dans leur bain d’huile et d’eau teintée des couleurs de l’arc-en-ciel. Cette impression de fête fabuleuse s’accentua lorsque je poussai la porte du msid. J’entrai dans un univers de rêve. Je n’étais plus le prince unique au gilet de drap amarante. Je devenais un membre d’une congrégation de jeunes seigneurs, tous richement vêtus, sous la direction d’un roi de légende des cantiques d’allégresse et des actions de grâce.
I. Étude de texte : (10points)
1) Complétez le paragraphe suivant par les informations qui manquent :
Ce texte extrait de ……………………………. est écrit en 19…….. par ………………………. qui est l’un des premiers écrivains de la
littérature ……………………………………………………………………………
2) Répondez aux questions suivantes pour situer le texte dans l’oeuvre :
a)- L’histoire racontée dans ce texte se passe à quel moment de la journée ? b)- De quel événement s’agit-il dans cette journée ?
3) a)- À quel genre de roman appartient ce texte ?
b)- Le pronom personnel « je » dans le texte renvoie :
- à l’auteur et au narrateur. - au narrateur et au personnage principal. - au personnage principal et à l’auteur. - à l’auteur, au narrateur et au
personnage principal. Recopiez la bonne réponse.
4) a)- Remettez en ordre ces lieux dans lesquels évolue le narrateur :
Le Msid – la maison – la rue.
b)- Recopiez le tableau suivant en faisant correspondre à chacun de ces lieux une action du narrateur :
Le lieu Une action du narrateur
Le Msid
La maison
La rue
5) a)-Choisissez dans la liste suivante, les deux champs lexicaux dominants dans le texte :
La fête – le rêve – le temps – la lumière.
b)- À partir du texte, relevez dans ce tableau, deux mots de chacun des deux champs lexicaux choisis :
Le premier champ lexical Le deuxième champ lexical
6) a)- Quel sentiment le narrateur exprime-t-il dans l’ensemble de ce texte ?
b)- Relevez de la ligne 8 à la ligne 17 trois mots qui expriment ce sentiment.
7) Que désigne chacune de ces expressions du dernier paragraphe.
Le prince unique – jeunes seigneurs – roi des légendes – un univers de rêve
8) a)- La figure de style utilisée dans toutes ces expressions est : La comparaison – la personnification – l’hyperbole.
Recopiez la bonne réponse.
b)- quel effet le narrateur veut-il produire par l’emploi de cette figure de style ?
9) À la lumière de votre connaissance de l’oeuvre, dites quel trait de caractère de l’enfant se dégage du dernier paragraphe.
10) a)- Dans ce texte, le narrateur exprime une vision positive ou négative sur son école ?
b)- Cette vision est-elle celle qui domine dans toute l’oeuvre ? Justifiez votre réponse par un exemple.
II. Production écrite :
Sujet :
Certains pensent que la fête en famille ou entre amis(es) ne sert à rien car c’est une perte de temps et d’argents. Partagez-vous cette
opinion ?
Développez votre point de vue en vous appuyant sur des arguments et des exemples pertinents.
Tanger-Tétouan (session : Juin 2011)
Texte :
Je m'approchais de mon père. Il se débarrassa des deux poulets. Il les posa à même le sol. Ils avaient les pattes liées par un brin de palmier. Ils se mirent à battre des ailes, à pousser des gloussements de terreur. Mon père m'intimidait. Je le trouvais changé. Son visage avait pris une couleur terre cuite qui me déconcertait. Sa djellaba sentait la terre, la sueur et le crottin. Lorsqu'il passa ses mains sous mes aisselles et me souleva à la hauteur de son turban, je repris entièrement confiance et j'éclatai de rire. Ma mère sortit de sa torpeur. Elle rit comme une petite fille, s'empara des poulets pour les emporter à la cuisine, revint aider mon père à vider son capuchon qui contenait des œufs, sortit d'un sac de doum un pot de beurre, une bouteille d'huile, un paquet d'olives, un morceau de galette paysanne en grosse semoule. Prise d'une fièvre d'activité, elle rangeait nos richesses, soufflait sur le feu, allait, venait d'un pas pressé sans s'arrêter de parler, de poser des questions, de me gourmander gentiment. Installé sur les genoux de mon père, je lui racontais les événements qui avaient meublé notre vie pendant son absence. (...)
Les voisines faisaient à haute voix des vœux pour que notre bonheur soit durable et notre santé prospère.
Des you-you éclatèrent sur la terrasse. Des femmes venues des maisons mitoyennes manifestaient ainsi, bruyamment, la part qu'elles prenaient à notre joie. Ma mère ne cessait de remercier les unes et les autres.
A. Étude de texte : (10 pts)
Lisez le texte et répondez aux questions suivantes :
1) Recopiez et complétez le tableau suivant : (0,25 x 4) 1 pt
Titre de l'œuvre étudiée Nom de l'auteur Genre de l'œuvre étudiée Siècle
2) Pour situer ce texte, dites si les affirmations suivantes sont vraies ou fausses :
a. Le père du petit garçon s'appelle Abdeslem. b. II a quitté la maison pour travailler dans une usine. c. Pendant l'absence du père, le petit
garçon et sa mère avaient tous les moyens pour vivre aisément. d. Le petit garçon était malheureux après le départ de son père. (0,25 x 4) 1 pt
3) L'enfant constate que son père a changé.
Relevez dans le texte deux énoncés qui le montrent. (0,5 x 2) 1 pt
4) À l’ occasion du retour du mari, la mère devient très active.
Nommez quatre actions ou activités qu'elle fait. (0,25 x 4) 1 pt
5) Relevez dans le texte quatre termes appartenant au champ lexical de la « nourriture ». (0,25 x 4) 1 pt
6) En vous référant au texte, dites à qui ou à quoi renvoient les pronoms soulignés :
-« Il les posa à même le sol » ; -« Je le trouvais changé ». (0,5 x 2) 1 pt
7) « Elle rit comme une petite fille ».
La figure de style utilisée dans cet énoncé est :
a. Une métaphore b. Une répétition c. Une comparaison
Recopiez la bonne réponse 1 pt
8) Les voisines sont, elles aussi, heureuses à l'occasion du retour du père.
Relevez dans le texte deux énoncés qui montrent ce qu'elles font dans ce sens. (0,5 x2) 1 pt
9) Au moment où la mère rangeait ce que le père avait rapporté, où se trouvait le petit garçon? Que faisait-il ? (0,5x2) 1 pt
10) a) À votre avis, faut-il bien se comporter avec les voisins ?
b) Pourquoi ? (0,25x2) 1 pt
B. Production écrite : (10 pts)
Sujet :
On dit que les voisins, aujourd'hui, ne sont plus ce qu'ils étaient autrefois : ils aidaient les vieux, les veuves et se comportaient bien avec les enfants. Aujourd'hui, chacun ne pense qu'à ses propres intérêts. Partagez-vous ce point de vue ?
Développez votre réflexion en vous appuyant sur des arguments et des exemples précis.
Meknès-Tafilalt (session : Juin 2011)
TEXTE :
- Malheur! Malheur! Etre abandonnée de son mari et vivre avec un fils affublé d'une tête de mule est un si triste sort qu'on n'oserait pas le souhaiter à son ennemi. (...) Dieu! Écoute mes pleurs! Exauce mes prières. La porte du ciel devait être grande ouverte.
Zineb, partie faire une commission, revint tout essoufflée. Tout le monde l'entendit crier de la ruelle.
- Mère Zoubida! Mère Zoubida! Je t'apporte une bonne nouvelle, une bonne nouvelle !
Une bonne nouvelle ?
Ma mère s'arrêta de vitupérer contre moi. Zineb, suffoquée par l'émotion se planta au milieu du patio, tenta sans y parvenir d'expliquer ce dont il s'agissait. Personne ne comprit le motif de son excitation. Les femmes avaient abandonné leur ouvrage. Elles regardaient qui par une lucarne, qui par une fenêtre, Zineb gesticuler au milieu de la cour. Je quittai ma cachette. Zineb s'immobilisa épuisée. Toutes les femmes se mirent à l'interroger. Elle releva la tête en direction de notre chambre et parvint à dire enfin :
- J'ai vu dans la rue... le Maâlem... Abdeslem!
Un silence incrédule accueillit cette déclaration.
Rahma le rompit :
- Que racontes-tu, petite menteuse?
- J'ai vu Ba Abdeslem, non loin du marchand de farine, près de la mosquée du bigaradier. Il tient deux poulets à la main. ( ...)
Kanza de sa chambre dit :
-Si ce que raconte Zineb est vrai, nous en sommes toutes très heureuses et nous souhaitons au Maâlem Abdeslem bon retour.
Ma mère ne disait rien. Elle me rejoignit dans notre chambre et restait au milieu de la pièce les bras ballants. Elle avait quitté la terre, elle nageait dans la joie au point de perdre l'usage de sa langue.
Je me précipitai vers l'escalier. Je ne savais pas au juste où je me dirigeais. J'avais parcouru une dizaine de marches lorsque la voix de mon père monta du rez-de-chaussée.
-N'y a-t-il personne, puis-je passer?
Le timbre n'en avait pas changé.
- Passe, Maâlem Abdeslem. Aujourd'hui est un jour béni. Dieu t'a rendu aux tiens, qu'il en soit loué, répondit Kanza la voyante.
- Dieu te comble de ses bénédictions, dit mon père.
Je rebroussai chemin. Je voulais le voir entrer dans la chambre. L'escalier me paraissait un lieu sombre, il n'était nullement indiqué pour revoir mon père au retour d'un aussi long voyage. Ma mère n'avait pas bougé. Elle me parut un peu souffrante. Moi-même, je ne me sentais plus très bien. Mon front se couvrit de gouttelettes froides et mes mains tremblaient légèrement. Le pas pesant de mon père résonnait toujours dans l'escalier. Une ombre obscurcit la porte de notre chambre. Mon père entra.
Extrait de « La Boîte à Merveilles » d'Ahmed Sefrioui
I. ÉTUDE DE TEXTE (10 pts)
Relisez le texte et répondez aux questions suivantes :
1) Ahmed Sefrioui est un écrivain marocain d'expression française.
Quand et où est-il né ? (0,25x2) Citez une de ses œuvres (autre que « La Boîte à Merveilles ». (0,25). Quand est-il mort ? (0,25).
Pour répondre, vous pouvez choisir parmi les informations suivantes : 1905, 1915, 1984, 2004, à Fès, à Oujda, « Le Chapelet d'ambre », « Partir». 1 pt
2) a) « La Boîte à Merveilles » est-elle une œuvre autobiographique ? b) Pourquoi ? (0,5x2) 1 pt
3) D'après votre lecture de l’œuvre, pourquoi le mari de Zoubida a-t-il quitté sa famille ? 1 pt
4) D'après votre lecture de l'œuvre, pourquoi Sidi Mohamed s'est-il caché ? 0,5 pt
5) a) Relevez dans le texte quatre termes appartenant au champ lexical d'une habitation. (0,5x4)
b) Où se passe la scène ? 0,5 pt
6) Quelle nouvelle Zineb a-t-elle apportée à Zoubida ? 0,5 pt
7) Dans le texte, dégagez :
-Deux sentiments éprouvés par le narrateur. -Deux sentiments éprouvés par sa mère.
Qu'est-ce qui est à l'origine de chacun des sentiments éprouvés ? 2 pts
8) Dégagez un trait de caractère de Maâlem Abdeslem dans cet extrait. 0,5 pt
9) a) Découpez le texte en deux parties. b) Donnez un titre à chacune d'elles. 1 pt
10) Comment trouvez-vous la mère du narrateur dans cet extrait? 1 pt
II. PRODUCTION ÉCRITE (10 pts)
Certains lecteurs de « la Boîte à Merveilles» affirment que Lalla Zoubida, la mère du narrateur, a quelques défauts mais elle a beaucoup de qualités. Approuvez-vous cette affirmation ?
Rédigez un texte dans lequel vous expliquerez comment doit être une bonne mère.
NB: Lors de la correction de la production écrite, il sera tenu compte des éléments suivants :
-Présentation de la copie : 2 pts. -Respect de la consigne : 3 pts. -Cohérence textuelle : 2 pts.
-Correction de la langue : 3 pts.
Gharb-Cherarda-benihssen (session : Juin 2011)
TEXTE :
Mon père, rassasié, but une gorgée d’eau, s'essuya la bouche, tira à lui un coussin pour s'accouder et demanda : - Avec qui t'es-tu encore
disputée?
La phrase a eut sur ma mère un effet magique .Elle cessa de pleurer, releva la tête et, avec une explosion de fureur, s'adressa à mon père :
- Mais avec la gueuse du premier étage, la femme du fabricant de charrues ! Cette dégoûtante créature a souillé mon linge propre avec ses guenilles qui sentent l'étable .Elle ne se lave jamais d’ordinaire, elle garde ses vêtements trois mois, mais pour provoquer une querelle, elle choisit le lundi, mon jour de lessive, pour sortir ses haillons. Tu connais ma patience, je cherche toujours à aplanir les difficultés, je ne me départis jamais de ma courtoisie coutumière ; je tiens cela de ma famille, sous sommes polis. Les gens qui nous provoquent par des paroles grossières perdent leur temps .Nous savons conserver notre calme et garder notre dignité. Il a fallu cette pouilleuse ...
La voix de Rahma troua la nuit.
- Pouilleuse ! Moi ! Entendez-vous, peuple des Musulmans ? La journée ne lui a pas suffi, les hommes sont maintenant dans la maison et pourront témoigner devant Dieu qui de nous deux a dépassé les limites des convenances.
Ce qui se passa après ne peut être décrit par des mots, Ce furent d'abord des cris aigus et prolongés, des vociférations, des sons sans suite et sans signification .Chacune des antagonistes, penchée hors de sa fenêtre, gesticulait dans le vide, crachait des injures que personne ne comprenait, s'arrachait les cheveux .Possédées du démon de la danse, elles faisaient d'étranges contorsions .Voisins et voisines sortirent de leurs chambres et mêlèrent leurs cris aux cris des deux furies. Les hommes, de leur voix graves, les exhortaient au calme, insistaient pour qu'elles maudissent solennellement Satan, mais ces sages conseils les excitaient davantage.
Le bruit devient intolérable. C'était une tempête, un tremblement de terre, le déchaînement des forces obscures, l'écroulement du monde.
Je n'en pouvais plus .Mes oreilles étaient au supplice, mon cœur dans ma poitrine heurtait avec force les parois de sa cage. Les sanglots
m'étouffèrent et je m'écroulai aux pieds de ma mère, sans connaissance.
I. ÉTUDE DE TEXTE : (10 points)
1) Recopiez et complétez : (0,25x4)
Titre de l’œuvre Genre de l’œuvre Auteur Un autre titre de ses œuvres
2) Situez le passage par rapport à ce qui précède. (1 pt)
3) « Avec qui t'es-tu encore disputée ? » D'après cette phrase, est-ce que Lalla Zoubida est :
a) Tolérante. b) Querelleuse. c) Patiente. (1 pt)
4) Qu'est ce-qui a déclenché la nouvelle dispute des deux voisines ? (1 pt)
5) Dans le texte, Lalla Zoubida ressent une fierté par rapport à sa voisine. Quelle est l'origine de cette fierté ? (1 pt)
6) Relevez du texte quatre termes appartenant au champ lexical de l’insulte. (0,5x4)
7) « C'était une tempête, un tremblement de terre, le déchaînement des forces obscures, l'écroulement du monde. » Dans cette phrase la
gradation est :
a) Croissante. b) Décroissante. (1 pt)
8) Quel est l'effet recherché par l'utilisation de cette figure de style ? (1 pt)
9) L'intervention des hommes a-t-elle réussi à faire revenir le calme à la maison ? Justifiez votre réponse à partir du texte. (0,5x2)
10) Comment réagit l'enfant face à cette dispute ? (1 pt)
II. PRODUCTION ÉCRITE : (10 points)
Il arrive que certains parents se disputent devant leurs enfants sans trop se soucier des conséquences de leurs actes.
À partir de votre expérience personnelle, rédigez un texte argumentatif où vous montrerez les effets de ces scènes de ménage sur l'éducation des enfants et les relations familiales.